La psychologie de l’investisseur 1ère cause de ses erreurs en bourse


Dans un marché parfait et efficient, que peut bien venir faire la psychologie de l’investisseur ?

Nous allons nous attarder ici sur l’investisseur individuel, celui qui passe quelques ordres de bourse dans l’année et qui bien souvent ne suit les marchés financiers que de loin en loin. Au mieux regarde-t-il BFM Business et lit-il Les Echos quelques fois dans l’année ; au pire il n’a accès à l’information financière que par les médias grand-public.

Que l’épargnant individuel ne soit surtout pas à blâmer pour cela, cette situation est problématique au niveau des sources d’informations. Les rédactions préfèrent en effet traiter du fait divers que de mener de vraies investigations sur la situation économique et financière.

La psychologie de l'investisseur

3 influences extérieures sur la psychologie de l’investisseur en bourse

Que l’on soit déjà intervenu sur les marchés ou non, l’influence extérieure est subie par tout apporteur de capitaux. C’est parce que le sujet des places financières est très peu abordé par les médias grand-public.

L’information trop rare

Jean-Pierre Pernaut qui donnait à la fin de son JT de 13h le niveau du CAC40, c’était inutile. Inutile parce que déjà réduit à un seul indice, mais inutile aussi et surtout par manque de dynamisme de l’information. D’où vient l’indice, ou va-t-il, pourquoi est-il porté à la hausse ou à la baisse ?

De quoi ne pas suffire à se faire une idée de la situation réelle du marché.

L’information trop abondante

A l’inverse, lorsque les marchés arrivent sur le devant de la scène médiatique, le trop d’information devient nuisible. Dernier exemple en date : le soi-disant record du CAC40 à la fin du mois d’octobre 2021.

D’une part parce que les informations sont au mieux, encore une fois, parcellaires et au pire erronées.

D’autre part, les informations deviennent nuisibles car elles créent un effet boule de neige. Nous avons tous en mémoire ces images de “bank run” en Argentine ou à Chypre. L’effet inverse se constate également et les marchés boursiers voient se ruer tantôt une foule d’acheteurs, tantôt une foule de vendeurs.

Rappelons nous dernièrement l’effondrement des marchés occidentaux suite au covid, lorsque l’on a constaté l’ampleur sanitaire de la maladie en Italie. Même les institutionnels ont ici participé au plongeon de -35% sur les actions européennes en février 2020. Pour au final un retour aux niveaux antérieurs en quelques mois. La psychologie de l’investisseur est à l’œuvre, de façon très explicite.

psychologie de l'investisseur
Evolution des actions zone euro en 2020 – Data CGP-conseils.fr

L’information trompeuse

A l’inverse des deux autres, cette information est plutôt récente et coïncide avec la grande démocratisation des réseaux sociaux et de l’internet 2.0.

Nul n’est épargné par ces messages : on peut aussi bien recevoir des publicités pour des méthodes miracles pour gagner plein d’argent en ne faisant rien et surtout quasiment sans mise de départ (notamment avec les cryptomonnaies), comme on peut lire des informations de manipulation de marchés sur des forums de sites financiers, diffusées par de petits porteurs qui spéculent sur certaines valeurs. Après tout, le membre qui a des milliers de messages, 5 étoiles sous son pseudonyme et qui est connu de tous sur un forum, c’est nécessairement un bon conseil.

Influence personnelle sur la psychologie de l’investisseur privé sur les marchés financiers

Influence personnelle sur la psychologie de l'investisseur

C’est ici que le premier graphique prend tout son sens : faute d’information accessible valable, l’investisseur privé se comporte instinctivement.

Et malheureusement pour lui, l’humain peut naturellement s’abriter, respirer, manger, mais pas investir. L’instinct est dans ce cas le plus mauvais des conseillers.

Pour peu que le sentiment soit renforcé par quelqu’un de proche “qui s’y connaît”, le cocktail est détonnant. La psychologie de l’investisseur est au centre de la mauvaise décision à venir.

Un autre biais entre également en ligne de compte : l’expérience en matière financière. Biais qui lui-même en induit un autre : celui de négativité, qui fait que l’on retient plus les mauvais souvenirs que les bons.

Pour peu que l’épargnant tire sa mauvais expérience d’une situation qu’il a gérée instinctivement, la négativité ressentie est encore plus forte. Le risque de récidive est élevé, donc au final le résultat est statistiquement catastrophique.

Cette vision subjective de la réalité en fait oublier toute l’objectivité et amène à des comportements contraires au propre intérêt de l’épargnant. Plaçons cette subjectivité en février 2020, quand le covid frappe aux portes de l’Europe :

  • Les investisseurs qui l’ont subie ont vendu leurs titres, sont restés investis en liquidités ou en fonds en euro le reste de l’année et en fin d’année ont perdu de l’argent. Certains vont même le rester pendant plusieurs années.
  • Ceux qui ont pris le temps d’objectiver la situation ont renforcé leurs positions et ont réalisé un respectable +55% environ sur les actions de la zone euro en un peu moins de 10 mois.

Solutions

Heureusement pour eux, heureusement pour vous, il existe des solutions pour déjouer les tours induits par la psychologie de l’investisseur. Les deux font appel à des professionnels qui savent prendre tout le recul nécessaire à la gestion d’actifs, en fonction du degré d’implication que l’investisseur souhaite préserver.

Attention, il s’agit d’une implication globale en termes de

  • Temps pour s’informer, choisir, décider et exécuter les opérations
  • Compétences pour maîtriser ce sujet complexe
  • Envie de s’y consacrer

Allocation stratégique

L’investisseur souhaite s’impliquer un minimum.

L’allocation stratégique de portefeuille de long terme permet de construire une ossature de portefeuille adaptée au profil de l’investisseur, sur les propositions du Conseil en Investissement Financier.

L’allocation est affinée en fonction des exigences spécifiques de l’investisseur, notamment de la prise en compte des critères de l’Investissement Socialement Responsable que sont :

  • L’impact de l’entreprise sur l’environnement
  • Sa politique sociale
  • L’éthique de sa gouvernance

L’investisseur a la possibilité de réaliser les arbitrages tactiques qui lui sont proposés par son Conseil en Investissement Financier, quelques fois par an.

Gestion sous mandat

Gestion sous mandat

L’investisseur ne souhaite pas du tout s’impliquer.

La gestion sous mandat (GSM) permet à l’investisseur de donner une bonne fois pour toutes ses consignes au gérant qui les applique en toute autonomie.

Les consignes peuvent évidemment évoluer en cours de vie de l’investissement, mais l’idée est qu’elles sont données pour du long terme.

Cette fois-ci, les arbitrages sont réalisés à la discrétion du gérant, sans aucune intervention de l’investisseur.

Gestion passive

La gestion passive consiste à investir dans des instruments financiers, les ETF ou trackers, qui répliquent la performance de marchés ou de segments de marché.

Si conceptuellement elle permet de s’affranchir des inconvénients de la psychologie de l’investisseur, rien n’est moins vrai dans les faits.

En effet, rien n’empêche l’investisseur d’acheter ou de vendre au (très) mauvais moment de tels instruments, comme il le ferait avec des actions détenues en direct.

Conclusion

La psychologie de l’investisseur induit bien trop de biais dans ses décisions d’investissements financiers pour que l’investisseur soit livré à lui-même sur les marchés.

Ajoutons à cela l’existence de placements qui ne sont pas facilement accessibles par l’investisseur individuel, le recours à un professionnel s’impose, non ?

Nous ne pouvons que trop insister sur l’accompagnement nécessaire à ces opérations et nous sommes disponibles pour mettre en place avec vous les mesures nécessaires afin de valoriser votre patrimoine grâce aux marchés financiers.

Il y en aura pour chaque sensibilité de l’investissement, un prochain article sera consacré à la psychologie de l’investisseur immobilier.

Pour approfondir le sujet de la psychologie de l’investisseur et des marchés, nous vous invitons à poursuivre par la lecture du livre Psychologie de l’Investisseur et des Marchés Financiers (2ème édition), de Mickaël Mangot, publié chez Dunod.

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